VOG et VSS médicales
Une collaboration SFENDO et NT19 sur les VOG et VSS médicales
Les posts violet sont nés en novembre 2024, dans le cadre du mois de sensibilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes, aux enfants, aux minorités de genre et aux personnes issues de la communauté LGBTQIA+.
Ils ont pour thème les VOG (violences obstétricales et gynécologiques) et les VSS (violences sexistes et sexuelles) médicales.
Les 6 formes de VOG dénoncées par le HCE
Les VOG et les violences sexistes dans les parcours de soins ont ceci de particulier : elles sont spécifiques aux femmes et aux personnes menstruées. Elles ne concernent qu’elles.
En l’absence de pathologie, une femme / personne menstruée a en moyenne une cinquantaine de consultations gynécologiques entre ses 15 et 45 ans (Source : HCE / Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes ; Rapport 2018-06-26-SAN-034).
Les VOG sont des gestes, des propos, des pratiques et des comportements exercés ou omis par un.e soignant.e sur un.e patient.e au cours d’un suivi gynécologique ou obstétrical. Elles ont toujours pour finalité le contrôle des corps des femmes / personnes menstruées, de leur sexualité et de leur capacité à enfanter.
Ces violences sont le fruit d’une mécanique sexiste ayant des répercussions sur la santé physique et mentale de toutes ces personnes, sur leur vie familiale, leur vie sexuelle, leur vie sociale et professionnelle.
Les VOG sont continuellement dénoncées par la HCE, l’IRASF, le CIANE (Collectif Interassociatif Autour de la Naissance) ou encore par le Collectif StopVOG.
Le terme « violence obstétricale » apparaît en 1950 grâce à une sage-femme témoignant de ce qu’elle voyait en salle de naissance. Il faut attendre 2014 pour que les femmes / personnes menstruées s’emparent de cette expression dans le champ militant, après les lois sur les VOG instaurées en Amérique Latine.
En France, les VOG constituent, comme les violences envers les femmes / les personnes menstruées, un phénomène massif et répandu. Les femmes handicapées sont encore plus exposées et subissent une double discrimination (sexisme et validisme). Les VOG sont au nombre de 6, classée de la « moins » grave à la « plus » importante ».
VOG n°1 : non prise en compte de la gêne, de la pudeur, de l’intimité de la personne
« Si la nudité est nécessaire pour l’examen, il n’y a pas de nécessité à ce que cette dernière soit prolongée plus que de raison et il est possible d’en diminuer la durée (garder le haut de ses vêtement par exemple), la confidentialité des échanges en dehors de la présence d’un parent ou d’un partenaire doit également pouvoir être assurée, etc. Il en est de même lors des accouchements avec la possibilité de fermer la porte ou encore de ne pas entrer avec un nombre important d’internes dans la chambre d’une femme ayant accouché. » (Caroline De Pauw, « La santé des femmes », Mango, 2022).
En 2024, la prise en compte de ces violences par le droit en est encore à ses balbutiements. De plus, le terme de « violences », ne fait pas l’unanimité au sein du corps médical qui considère que la non prise en compte de la gêne du / de la patient.e est de moindre importance.
Le HCE souligne l’insuffisante prise en compte du caractère particulièrement intime des consultations gynécologiques et obstétricales :
- Sujets abordés lors des consultations (sexualité, vie de couple, maternité, etc) ;
- Gestes pratiqués : toucher des seins et du sexe, pénétration vaginale par les doigts du professionnel de santé ou des instruments ;
- Conditions d’examens : nudité complète le plus souvent, jambes écartées à hauteur de vue du médecin.
« Ces caractéristiques du suivi gynécologique et obstétrical nécessitent une prise en charge adaptée, ce qui est insuffisamment le cas aujourd’hui. Ce défaut de prise en compte témoigne d’un défaut d’empathie plus particulièrement affirmé vis-à-vis des femme {et des personnes menstruées}. » (HCE, Rapport n°2018-06-26-SAN-034, juin 2018).
VOG n°2 : jugements et injonctions sexistes
Constituent une VOG tous les propos porteurs de jugements sur la sexualité (orientation sexuelle, nombre de partenaires, pratiques sexuelles…), la tenue, le poids, la volonté ou non d’avoir un enfant / de faire famille, et tous les propos qui renvoient à des injonctions sexistes.
Ces violences pénalisent toutes les personnes menstruées, qu’elles se genrent ou non au féminin.
Les lesbiennes sont particulièrement exposées à ces violences. Elles rapportent régulièrement des échanges où le suivi gynécologique leur est refusé sous prétexte qu’elles ne prennent pas de moyen de contraception. Les lesbiennes sont également touchées par les infections sexuellement transmissibles mais les soignant•es méconnaissent trop souvent cette réalité. Cette méconnaissance fait que le taux d’IST est plus important chez cette population ( Commission Nationale consultative des Droits de l’Homme, « Agir contre les maltraitances dans le système de santé : une nécessité pour respecter les droits fondamentaux », 2018).
Les personnes grosses sont souvent victimes de propos grossophobes. La grossophobie est l’ensemble des attitudes et des comportements qui stigmatisent / discriminent les personnes en surpoids / obèses. La grossophobie ordinaire & la grossophobie systémique ont de graves conséquences sur la santé physique et mentale des patient•es. La grossophobie systémique est indirecte. Elle est induite par des équipements non adaptés, comme par exemple des ambulances classiques qui ne prennent pas en charge les patient•es au-dessus de 130 kg.
Rappel : Les personnes vivant à l’intersection de plusieurs systèmes d’oppressions tels que les femmes racisées, excisées, autochtones, en situation de handicap, lesbiennes, bisexuelles, intersexes, trans et non-binaires sont encore plus exposées à ces propos sexistes et aux VOG.
VOG n°3 : injures sexistes
L’injure ou l’outrage sexiste ou sexuel consiste à imposer à une personne un propos ou un comportement à connotation sexiste ou sexuelle, qui porte atteinte à sa dignité ou qui l’expose à une situation intimidante, hostile ou offensante.
- Une personne / un•e soignant•e vous impose des propositions sexuelles ou des questions intrusives sur votre vie sexuelle ;
- Une personne / un•e soignant•e fait des commentaires dégradants sur votre physique ou vos tenues vestimentaires ;
- Une personne / un•e soignant•e vous poursuit, vous interpelle, de manière insistante.
Les propos ou les comportements tenus doivent porter atteinte à la dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, ou créer une situation intimidante, hostile ou offensante, et être commis dans l’une des circonstances suivantes : outrage commis par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions (gynécologue, médecin, spécialiste…).
Pour faire du suivi gynécologique et obstétrical des femmes / personnes menstruées un parcours safe et respectueux, le Haut Conseil à l’Egalité a formulé dans son rapport 26 recommandations, articulées autour de 3 axes :
- Reconnaître les faits, l’existence et l’ampleur des actes sexistes dans le suivi gynécologique et obstétrical ;
- Prévenir les actes sexistes, via la formation des professionnel•les de santé, l’inscription de l’interdiction des actes sexistes dans le code de déontologie médicale, et la mise en œuvre des recommandations de bonnes pratiques existantes ;
- Faciliter les procédures de signalement et condamner sans détour les pratiques sanctionnées par la loi, via l’information des femmes sur leurs droits, l’implication des ordres professionnels et la formation des personnels en contact avec les femmes.
VOG n°4 : non respect du consentement
L’introduction d’un spéculum ou d’une sonde échographique, la réalisation d’un toucher vaginal, une palpation des seins (etc) doivent être :
📍ANNONCÉES
📍EXPLIQUÉES
📍COMPRISES par le•a patient•e
Le consentement doit être RECUEILLI par le•a praticien•ne qui réalise ces gestes. Sans consentement, pas d’examen, pas d’actes médicaux !
Il en est de même pour le choix de la contraception qui revient en dernier lieu à la femme / personne menstruée (après lui avoir expliqué et proposé les diverses options possibles).
La non prise en compte de la douleur (comme dans le cas de l’endométriose), le refus de pratiquer une IVG, une ligature des trompes, ou encore la pratique d’une épisiotomie sans le consentement de la personne constituent des violences obstétricales et gynécologiques. Elle sont illégales et peuvent relever d’une contravention, d’un délit ou d’un crime.
La question du consentement des femmes / personnes menstruées est centrale en médecine. Les conséquences sur la santé sont lourdes, délétères et se chronicisent si le trauma consécutif aux VOG n’est pas traité. Or, les thérapies souvent prises en charge par des psychologues, sont coûteuses et non remboursées. Par conséquent, de nombreuses femmes / personnes menstruées renoncent aux soins gynécologiques.
Et ça, ce n’est pas acceptable !
VOG n°5 : actes ou refus d’actes non justifiés médicalement
Avant 25 ans, si la consultation gynécologique peut être nécessaire notamment dans le cadre d’une prescription de contraception, il n’est absolument pas recommandé de réaliser un frottis si la jeune fille / la jeune femme / la jeune personne menstruée est en bonne santé.
Les premières consultations ne doivent pas être intrusives afin de pouvoir instaurer une relation de confiance bienveillante et mutuelle.
Toute palpation des seins ou toucher vaginal doivent être justifiés médicalement, expliqués par le•a professionnel•le de santé et compris par le•a patient•e.
L’acte exercé ou omis non justifié médicalement par une personne soignante sur un•e patient•e au cours du suivi gynécologique et obstétrical est une violence. Cet acte exercé ou omis a parfois une finalité, elle-même parfois non perçue par les praticien•nes, qui est le contrôle du corps des femmes (sexualité et capacité à procréer).
Constitue également une violence le fait d’imposer un traitement, une contraception hormonale ou de refuser un examen médical, une prescription médicale.
Par exemple, constitue une violence de la part d’un•e gynécologue, le refus de prescription d’une pilule contraceptive à une femme lesbienne sous prétexte de son orientation romantique et sexuelle.
Extrait d’un témoignage publié dans le livre « Les femmes sages » @lesfemmessages :
» Le gynécologue a refusé que je sorte de la salle sans contraception. Il m’a dit : « Si vous ne choisissez pas de contraception aujourd’hui, je vous mets un stérilet le jour de l’opération. ». »
Si tu as été victime d’une VOG, plusieurs recours sont possibles : la médiation en établissement de santé, le recours assurantiel, la justice ordinaire, le recours en justice.
VOG n°6 : harcèlement sexuel, agression sexuelle et viol
« Les questions intrusives sur la vie sexuelle sans lien avec la consultation, les regards insistants, les remarques déplacées sur le physique relèvent du harcèlement sexuel et n’ont pas lieu d’être en consultation, tout comme les atteintes sexuelles ou actes de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’ils soient, commis avec violence, contrainte, menace ou surprise, peuvent relever d’une agression sexuelle ou d’un viol. » [ Caroline de Pauw, « La santé des femmes »]
L’article 222-23 du code pénal stipule :
» Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. »
Sur le site officiel de l’administration française Service-public.fr, on peut lire :
» Tout acte de pénétration sexuelle est visé : vaginal, anal ou buccal. La pénétration peut être effectuée par le sexe de l’auteur du viol, par ses doigts ou par un objet. »
De nombreux•ses avocat•es et juristes s’accordent ainsi à dire que la définition légale permet de considérer comme des viols certains examens gynécologiques impliquant une pénétration (insertion de doigts, d’un spéculum, d’une sonde dans le vagin ou dans l’anus d’un•e patient•e).
La loi Kouchner du 4 mars 2002 établit clairement les droits des patient•es. Selon le code de la santé publique, « aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment ».
Aujourd’hui, toutes les personnes menstruées doivent pouvoir dénoncer ces violences et être accompagnées.
Sexisme et violence dans les études de médecine
Suite à la libération de la parole dans le milieu médical, une enquête a été lancée en septembre/octobre 2024 sur les violences sexistes et sexuelles subies en médecine dans le cadre professionnel et étudiant.
Tous•tes les médecins inscrits à l’Ordre et tous•tes les internes dans leur dernière phase de formation, soit 285 000 personnes, ont été interrogé•es via un questionnaire anonyme.
Les résultats sont très alarmants. L’enquête révèle que ces VSS existent dès le début des études et tout au long de la carrière professionnelle.
📍 65% des médecins actifs déclarent avoir eu connaissance de VSS dans le monde médical ;
📍 29% des médecins actifs déclarent avoir été victimes, en majorité lors de leur parcours étudiant, mais avec une prépondérance très forte de femmes victimes, 54% contre 5% d’hommes ;
📍 parmi ces 54% de femmes victimes de VSS, 49% sont victimes d’outrages sexistes et sexuels, 18 % de harcèlement sexuel, 9 % d’agressions sexuelles et 2 % de viols.
Malgré la gravité des faits, les signalements restent rares à cause d’obstacles hiérarchique et systémiques :
📍 peur de ne pas être cru•e par ses supérieurs hiérachiques ;
📍 peur des conséquences sur la carrière ;
📍 sentiment de honte ;
📍 ignorance des démarches à suivre ;
📍 méfiance envers l’Ordre.
Les victimes peinent à être reconnues (seules 3% d’entre elles le sont par l’Ordre). Par ailleurs, 2 médecins sur 3 estiment qu’il existe des discriminations professionnelles à l’égard des victimes qui osent parler et dénoncer.
Pour un care safe des patient•es, il nous faut lutter contre les VSS au sein même de nos institutions (services de soins et de santé, éducation nationale, etc).
Formons les formateurs•trices, les soignant•es, les enseignant•es !
Sensibilisons, brisons le silence.
Minorités sexuelles et FSF
Le terme SFS inclut toute personne qui s’identifie comme femme et toute personne qui se sent concernée, indépendamment de son identité de genre, de son orientation sexuelle, de l’aspect de ses organes génitaux ou des termes qu’elle utilise pour se définir (elle, iel, il).
Focus sur l’enquête sur la santé des FSF réalisée en Suisse par les associations vaudoises Les Klamydia’s , VoGay et Lilith.
Elle est présentée en novembre 2020 :
📍28% des répondant•es n’ont pas de gynécologue et ne sont pas suivi•es pour leur santé sexuelle ;
📍Plus d’1/3 a déjà été discriminé•e ou pris•e en charge de manière inadéquate au moins une fois en raison de son orientation sexuelle/identité de genre ;
📍61% de FSF indiquent ne jamais se protéger lors de relations sexuelles avec des partenaires occasionnel•les ;
📍46% d’entre-iels ne connaissent pas les moyens de protection ou ne savent pas s’en servir ;
📍Les répondant•es consomment + de tabac, d’alcool, de cannabis, de cocaïne et de médicaments psychotropes que la population générale féminine ;
📍Plus de la moitié des répondant•es ont déjà eu des pensées suicidaires et moins d’un tiers ont consulté un•e professionnel•le pour en parler ;
📍Plus de 2/3 ont déjà vécu des violences sexuelles et seulement 8% ont eu recours à un service spécialisé dans les violences.
Il ressort de cette enquête que les femmes lesbiennes, bisexuelles et autres FSF sont invisibilisées au niveau épidémiologique, en ce qui concerne le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et par extension, les autres infections sexuellement transmissibles. Ces femmes ont un accès plus limité aux soins de santé et des frottis moins réguliers que les femmes hétérosexuelles.
Sexisme médical et rapport de pouvoir
Le sexisme médical est encore trop présent dans nos parcours de soins :
🛑 Blagues sexistes envers les patient•es ;
🛑 Remarques et incivilités en raison du sexe, propos dénigrants, dégradants ou avilissants ;
🛑 Critiques avec clichés et stéréotypes liés au genre ;
🛑 Dénominations familières et condescendantes : « ma petite », « ma mignonne », « ma chérie », etc ;
🛑 Séduction & remarques insistantes sur la tenue vestimentaire, l’apparence, le poids (etc) du malade ;
🛑 Valorisation des « qualités » attachées à des stéréotypes de genre ;
🛑 Propos & considérations sexistes sur la maternité / la parentalité ;
🛑 Etc.
Ce sexisme est le résultat d’une domination ancestrale de la religion sur le corps des femmes. Il engendre des violences sexistes, sexuelles et médicales ainsi que des maltraitances.
Les soignant•es sont celleux qui « savent » et « maîtrisent » la situation face à une personne malade, vulnérable et dépendante du fait de sa pathologie ou de son handicap.
La relation entre soignant•es & malades est donc asymétrique. Elle renvoie en effet à une relation dominant•e-dominé•e. Le corps médical dans son ensemble a du mal à remettre en question sa vision du soin et ses pratiques.
Dans ces conditions, comment se sentir à sa juste place en tant que malade / patient•e, expert•e de sa pathologie ? Comment se sentir acteur•trice de sa santé quand la médecine nous dépossède de notre autonomie et de notre esprit critique ?
Il est urgent que la médecine se penche sur le concept d’ « alliance thérapeutique » pour faire chemin AVEC le•a patient•e en toute bienveillance, pour une relation sans enjeux de pouvoir et de domination.
Nous, malades, malades chroniques, handi•es avons aussi des connaissances et nous pouvons en faire bénéficier le corps médical. Car qui mieux que le•a malade peut exprimer ses symptômes et parler de ce qu’iel vit ?
Violences dans et autour du soin
Prendre soin du soin en identifiant la part évitable des violences dans & autour du soin au sein de nos institutions de santé, est une nécessité !
Le groupe « Questionner autrement le soin », cofondé par Catherine Le Grand-Sébille (socio-anthropologue de la santé), réfléchit aux violences dans les espaces de soin.
Catherine Le Grand-Sébille dans le livre @lesfemmessages :
« Il est important de s’interroger sur les métiers du soin où l’on a éventuellement a faire mal, mais de ne pas s’habituer au fait de devoir faire mal, au fait d’atténuer à la dignité du corps. Et si on doit le faire, comment ne pas porter atteinte à sa dignité ? »
Ces questionnements, les soignant•es doivent se les poser tout au long de leur carrière. Leur manque d’attention, de considération, de sensibilité impactent lourdement les patient•es.
Le•a patient•e connaît son corps. Pourtant, la quasi totalité du temps, son savoir est négligé par les soignant•es, remis en question, parfois même réfuté. En effet, celleux qui savent – les professionnel•les de santé – ont « l’ascendant sur celleux qui ne savent pas, – les patient•es, les proches. Un pouvoir symbolique s’exerce, qui laisse peu de place à l’expression de la souffrance, et encore moins à la codécision ».
On apprend aux futur•es soignant•es de taire la part sensible en soi et ses émotions, de ne jamais se mettre à la place du•de la patient•e. Cela est délétère et participe à la construction d’une violence systémique du soin.
Il est dès lors primordial de « remettre de l’humain dans la relation de soin (…) En tant que citoyen•ne, nous devrions être aux côtés des soignant•es, des patient•es & des familles pour porter la nécessité du sens précieux de soigner, pour notre humanité. » [Christiane Kreitlow, psychologue clinicienne & psychothérapeute]
Les MGF dans le monde
Les MGF dans le monde selon la classification de l’OMS :
1) ablation partielle ou totale du gland clitoridien et éventuellement de parties du corps, et/ou du prépuce/capuchon clitoridien ;
2) ablation partielle ou totale du gland clitoridien et éventuellement de parties du corps et des petites lèvres, avec ou sans excision des grandes lèvres ;
3) infibulation – rétrécissement de l’orifice vaginal par recouvrement, realisé en sectionnant et en repositionnant les petites lèvres, ou les grandes lèvres, parfois par souture, avec ou sans excision du prépuce/capuchon et gland et corps clitoridien ;
4) toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales (piquer, percer, inciser, racler, cautériser les organes génitaux).
Les MGF entraînent immédiatement de graves complications : hémorragies, infections, dépression, décès dû au tétanos… Sur le moyen et long terme elles se répercutent sur le plan sexuel, psychologique et reproductif, complications à l’accouchement , douleurs chroniques, problèmes urinaires, etc.
L’ensemble des soignant•es (médecins généralistes, gynécologues, urologue, gastro-antérologue, psychiatres, sage-femmes, chirurgiens, etc) doit être formé à recevoir ces patient•es afin de les accompagner le mieux possible.
La chirurgie reconstructrice est possible. C’est une « réparation » à la fois symbolique, physique, identitaire et psychologique. Cette chirurgie doit être associée à une prise en charge psycho-sexuelle.
Recommandation de @lesfemmessages pour aller plus loin : Jasmine Abdulcadir, Francesco Bianchi-Demicheli, Patrick Petignat, « Fonction sexuelle et reconstruction du clitoris après mutilation génitale féminine », Revue médicale suisse, 2017.
Ensemble, dénonçons les MGF et combattons-les ! Faisons en sorte que toutes les femmes, et que toutes les personnes nées assignées fille à la naissance, soient maîtresses de leur propre corps. Qu’elles soient libres, écoutées, entendues, soutenues. Nous avons tous•te notre part à faire.
Sources
Sororifemme-Endométriose
Fondée en 2023, Sororifemme-Endométriose est une association ressource, proposant une boîte à outils pratique et bienveillante pour toutes les personnes atteintes d’endométriose.
Association à but non lucratif, enregistrée au JO depuis le 4 juillet 2023 / N° RNA W191006818.
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Pour nous joindre : sororifemme-endometriose@gmx.fr
19100 Brive-la-Gaillarde / France