Marie, Secrétaire de SFENDO

Présentation

Je suis Marie. J’ai 27 ans. J’ai été diagnostiquée d’un SOPK en 2018 et d’une endométriose en 2019. C’est grâce à un gynécologue adorable et très empathique que j’ai pu avoir ce dernier diagnostic.

Malheureusement, pour des raisons personnelles, j’ai dû déménager. J’ai tenté de retrouver un.e gynécologue pour mon suivi car mes douleurs se sont amplifiées suite à mes grossesses. Ces dernières ont été compliquées car nous sommes passés par un parcours PMA.

Errance médicale

J’ai vu 4 gynécologues qui ont tous tenu le même discours : « Vous n’avez pas grand-chose », « Il y a pire que vous », « Vous prenez des anti-douleurs trop forts »,etc. Même si ces remarques ont été récurrentes je ne m’y suis vraiment jamais habituée.

Le cinquième gynécologue que j’ai rencontré est très renommé dans l’endométriose, reconnu et conseillé par certaines associations dans la région où j’habite. Il m’a d’ailleurs été recommandé par un ami de la famille lui-même médecin.

Le cinquième gynécologue

Premier rendez-vous

Lors de mon premier rendez-vous avec ce gynécologue, la consultation a été assez expéditive : il a simplement regardé mes anciennes IRM jugeant que le diagnostic d’endométriose n’étant pas probant. Il m’a ensuite prescrit une nouvelle pilule car, je cite « Vous êtes trop grosse pour celle que vous avez actuellement ».

Je lui ai ensuite expliqué les douleurs que je vis quotidiennement : douleurs digestives, ovariennes, douleurs au dos, pendant les rapports sexuels, etc. Douleurs qui sont très invalidantes. Il a trouvé ça « étonnant ».

Je lui communique également mes traitement anti-douleurs, qu’il trouve « trop forts ». Après quoi, il me prescrit une nouvelle IRM, à faire au sein de sa clinique. Il prévoit ainsi un rendez-vous avec lui juste après cette IRM avec les résultats, voulant regarder par lui-même s’il y a bien une endométriose ou non.

Tout au long de ce rendez-vous, ce soignant est resté très froid et sans compassion. Il y a aussi quelque chose qui m’a marqué dans son attitude : la façon qu’il avait de tripoter sa braguette tout au long du rendez-vous, sans aucune raison.

Un examen inoubliable

Trois mois après j’ai eu un nouveau entretien avec ce médecin gynécologue. J’ai donc fait l’IRM et je suis allée au rendez-vous juste après. J’explique que la nouvelle pilule ne me convient pas (trop de douleurs et de saignements). Ce à quoi il répond de « continuer quand même à la prendre », me disant de nouveau qu’avec mon « poids il n’est pas possible de reprendre l’ancienne ».

Le gynécologue regarde les résultats de l’IRM. Selon lui, ce qui est noté sur le compte-rendu n’est pas signe d’endométriose, et n’explique en aucun cas mes douleurs. Je lui ai donc demandé pourquoi je souffrais autant ; pourquoi il m’était presque impossible de faire l’amour avec mon mari. Il a dit qu’il allait « regarder », et m’a fait un examen gynécologique.

Toute ma vie je me souviendrai de cet examen : le gynécologue a plongé ses doigts et, je pense, ses mains dans mon intimité, pendant un très long moment. Cinq minutes, qui pour moi ont durées des heures. C’était plus que douloureux : je souffrais énormément, je pleurais, je lui disais que j’avais mal. Il n’a pas arrêté. Il a continué et, à de nombreuses reprises, m’a engueulé en me disant de ne pas « contracter », chose qui m’était impossible tant la douleur était forte.

Après l’examen, sans aucune explication il m’a dit d’enlever mon soutien-gorge. Ce que j’ai fait en me demandant pourquoi. Il m’a ensuite peloté les seins pendant de longues minutes, puis m’a dit de me rhabiller sans autre explication.

À la fin du rendez-vous, le gynécologue me dit qu’il ne comprend pas le pourquoi de mes douleurs aux vues de l’examen gynécologique et de l’IRM. Je lui ai alors demandé : « Pourquoi ma vie est-elle un enfer au quotidien ? ». Il m’a dit que l’on pouvait essayer de faire une chirurgie exploratrice, mais qu’il y avait de fortes chances que l’on ne trouve rien. Il m’a donné une liste de 15 conclusions négatives et de 3 positives liées à cette intervention.

Comme au premier rendez-vous il est resté froid, sans aucune compassion et tripotant encore et toujours sa braguette. Je suis ressorti de là en pleurs.

L’après …

Après ce dernier examen gynécologique j’ai eu du mal à m’assoir pendant deux jours. J’ai eu beaucoup de douleurs en urinant pendant trois jours. Mes douleurs pelviennes sont devenues plus fortes qu’avant cet examen, ainsi que mes douleurs vaginales. Depuis je suis très angoissée et stressée quand je dois aller voir un.e gynécologue. J’éprouve une réelle peur de l’examen gynécologique.

Après ce rendez-vous, j’ai consulté un.e autre gynécologue au sein d’une clinique de la même ville que celui cité précédemment. Il y a eu une relecture de l’IRM, celle-ci prouvant qu’il y avait bien de l’endométriose ainsi qu’un nodule au niveau digestif. Malheureusement pour moi, le calvaire des violences gynécologiques ne s’est pas arrêté là …


Un témoignage de Marie Picquenard, Secrétaire de l’association Sororifemme-Endométriose.

Sororifemme-Endométriose

Fondée en 2023, Sororifemme-Endométriose est une association ressource, proposant une boîte à outils pratique et bienveillante pour toutes les personnes atteintes d’endométriose.

Association à but non lucratif, enregistrée au JO depuis le 4 juillet 2023 / N° RNA W191006818.

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