Le discours de Sororifemme-Endométriose
Discours prononcé le 25 mai 2024 à Tulle
La sororité tend à l’universalisme. Elle vise à mettre un terme aux asymétries de traitements entre les femmes, les hommes, et les personnes non-binaires, tout en défendant l’égalité entre iels. Les grands principes de la République « Liberté, égalité, fraternité », portent la marque symbolique d’un oubli des femmes mais aussi des personnes de la communauté LGBTQIA+
La sororité renvoie au défi de l’adelphité : faire sororité avec la fraternité car nous sommes tous.tes issu.e.s de la même matrice, peu importe notre genre, notre expression de genre ou encore notre orientation sexuelle.
Faire sororité, c’est faire solidarité entre toutes les femmes : les femmes cis, les femmes trans, mais aussi les personnes fluides et non-binaires. C’est combattre les stéréotypes de genre et le sexisme, tout en contribuant à lutter contre les phénomènes d’invisibilisation de toutes les femmes et des minorités de genre.
Les femmes en tant que femme et en tant que minorité subissent d’autres discriminations : transphobie, lesbophobie, grossophobie, validisme, sexisme, classisme, fétichisation des personnes racisées, etc. Du fait de ces nombreuses discriminations, chaque système de domination qui les met en place, doit être vivement combattu.
Nous prônons ainsi un féminisme intersectionnel qui lutte contre le patriarcat et pour la reconnaissance des droits et des libertés de tous.tes.
Nous exposons avec conviction les différences entre « sexe » et « genre » afin de rendre visibles les combats sur la transidentité ainsi que sur les questions de genre.
On comprend que la biologie est importante pour être « fille » ou « garçon ». Mais cela ne suffit pas. Pour être fille ou garçon, il faut aussi se sentir « fille » ou « garçon ». On peut également ne pas se reconnaître dans les représentations masculines ou féminines, être « gender-fluide » ou « non-binaire ». Car parfois, le sexe et le genre ne correspondent pas. Or, nous sommes tous.tes libres et légitimes dans la manière d’affirmer notre identité de genre et notre expression de genre.
Aujourd’hui, ce sont les droits des personnes trans qui sont menacés, dans un contexte où les droits de ces personnes sont de plus en plus fragilisés et les agressions transphobes de plus en plus nombreuses.
En effet, le 19 mars 2024, une proposition de loi des Républicains menaçant les droits des mineurs transgenres a été enregistrée au Sénat ; la publication et la promotion de Transmania, un livre haineux, promu par l’ensemble de l’extrême droite politique, attaque directement les personnes trans.
Nous, associations, comités queers et féministes, plannings familiaux, personnes LGBTQIA+, allié.e.s, nous réclamons une transition libre et gratuite pour les personnes majeures et mineures ; un accès à la PMA pour toutes les personnes trans ; l’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes ; et des moyens massifs pour les services publics afin d’assurer l’accès réel à l’IVG, aux transitions et à la contraception.
La transphobie n’est pas une opinion. C’est un délit ! Les personnes trans ne sont pas un danger, la transphobie si ! La transphobie tue.
Pour aller plus loin
Communiqué de presse inter-associations
Mobilisation pour les droits des personnes transgenres.
Le 28 mai 2014, le Sénat examine une proposition de loi portée par le parti Les Républicains qui vise, sous couvert de « protection de l’enfance », à interdire toute possibilité de transition médicale aux mineur.e.s et à pénaliser les médecins qui accompagnent ces parcours de transitions.
Dans le même temps, la sortie d’un livre de deux anciennes militantes féministes, publié et plébiscité par l’extrême droite, continue d’alimenter un discours transphobe en niant le vécu et l’existence même de ces personnes en les considérant comme un danger pour la société, pour les enfants et pour elleux-même.
Nous, associations féministes, queer et LGBTQIA+ du territoire, ne laisserons pas ces attaques sans réponses.
Nous refusons de vivre dans un monde où l’autre est perçu.e comme une menace, et nous faisons corps face aux transphobes et à l’extrême droite, qui créent et alimentent une panique morale autour des questions de genre. Ce sont les mêmes qui, il y a une dizaine d’années, défilaient dans les rues pour déverser leur haine à l’occasion du projet de loi pour le mariage pour tous. Et qui depuis, ayant retournée leur veste car leurs positions ne sont plus soutenables et plus soutenues, ont décidé de s’en prendre à une nouvelle cible.
La transphobie, tout comme le racisme, l’homophobie et le sexisme, est un élément principal de la pensée fasciste. Les vies, les identités et les droits des personnes trans ne sont pas un débat. La communauté LGBTQIA+ mérite une place libre de haine, de peur, de discriminations et de violences.
Nous réaffirmons par ce communiqué le droit de chacun.e, et à chaque âge de la vie, à disposer librement de son corps. Nous soutenons fièrement et de manière inconditionnelle les luttes pour les droits des personnes trans et intersexes, comme le changement d’état civil déjudiciarisé, libre et gratuit.
Les signataires :
Arc en Corrèze, Centre Alice Guy, En corps, Grive la Braillarde, Nous Toutes 19, l’Oasis des Âges, Planning familial 19, Réseau S.a.f.e, Sororifemme Endométriose.
Sororifemme-Endométriose
Fondée en 2023, Sororifemme-Endométriose est une association ressource, proposant une boîte à outils pratique et bienveillante pour toutes les personnes atteintes d’endométriose.
Association à but non lucratif, enregistrée au JO depuis le 4 juillet 2023 / N° RNA W191006818.
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19100 Brive-la-Gaillarde / France